12 Avril 2009

Publié le par Julien

Pour le petit Julien


Un jour, deux tomates se promenaient l'une derrière l'autre !

Elles traversèrent une route et la deuxième, plus lente, se fit écraser.

Alors la première, la pauvrette, se retournant, lui dit :


-          Tu viens Juju ?


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Les exécutions publiques, les lynchages de foule, commencent toujours par des rumeurs, qui enflent et s'autoalimentent. Elles se nourrissent des appréhensions, des craintes, des peurs, bien enfouies, en chacun de nous, par l'éducation ou la société...Peurs qui remontent à la surface et qui se cristallisent sur un sujet qu'il faut nécessairement abattre afin de les exorciser. Evidemment c'est absurde et stérile, mais ce besoin de tuer est impératif et inexplicable autrement.


On pense se lever pour défendre des valeurs, alors qu'au fond, on ne cherche qu'à se protéger de ce qui pourrait nous faire du mal, voire nous détruire. Et plus on a peur, plus on est dangereux. Comme les biquettes, vis à vis du loup de mon conte. (1)


Ces peurs sont gravées dans chacun de nous, avec plus ou moins de force, selon son vécu.


J'ai passé ma vie à tenter de comprendre, (de me comprendre), triturant mes malaises au jour le jour, mon mal être, remettant toujours en question ce que je sentais bien être de fausses réponses, jusqu'à ce qu'enfin, je me sente apaisé,....pour un temps. J'ai fait des kilomètres, des tours de ville complets, plusieurs fois, ne sentant pas la fatigue, ne voyant rien de ce qui m'entourait, ne saluant personne, complètement absorbé par mes doutes, mes interrogations... Les questions tournaient inlassablement dans ma tête et je sentais bien qu'il ne fallait surtout pas les évacuer d'un geste rageur, s'en débarrasser en les ignorant. Je sentais qu'elles reviendraient toujours me hanter et qu'il fallait donc les affronter, chaque fois qu'elles se présentaient.


Une longue auto-analyse qui continue encore aujourd'hui. Car je continue toujours à chercher ce qui se cache, encore, en moi. Certaines angoisses refusent toujours de se laisser appréhender, continuant à cacher soigneusement leur nom. Mais je ne renoncerai jamais. C'est MOI, et j'ai bien l'intention de les affronter jour après jour. De toute façon, je ne sais pas faire autre chose.


En identifier quelques unes, et les voir ensuite pointer le bout de leur nez, quand je me sens, comme tout le monde en diverses occasions, profondément troublé, aide beaucoup à ne pas se laisser envahir par elles, à ne pas les laisser me dominer.


Chaque fois que je me suis vu, avec mes faiblesses, mes angoisses, mes peurs, je suis devenu en même temps plus humble, plus compréhensif des autres, plus humain.


(1) Voir dans ce blog: "La véritable histoire de la chèvre de Monsieur SEGUIN" Rubrique "Petits contes et courts récits.


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Pour Mymy, une fois encore....


Il ne l'appelle jamais. À quoi bon ?... Puisqu'elle est toujours là... Puisqu'elle ne le quitte jamais vraiment. Les souvenirs n'ont pas de rides. Ils ne vieillissent pas... Reste plus qu'à faire le deuil... Ça prend des années... Et encore... On n'y parvient jamais tout à fait. « Je te porte dans moi, comme un oiseau blessé »


Cet oiseau disparu, c'était le sien. Alors, plus vivant que jamais dans sa mémoire, il continue d'en prendre soin. Il Ie soigne, l'entourant de coton parfumé, sachant bien, qu'il ne le guérira jamais... Mais il fait comme si


En attendant, il le caresse, encore et encore, chaque jour... Il le regarde, il lui parle,.... Il fait partie de lui...Il est lui...


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A débattre avec "certaines personnes", j'éprouve souvent la fatigue qui devait s'abattre sur Sisyphe quand, chaque soir, après avoir remonté son rocher du fond de son trou, il se demandait épuisé : "Et demain ? Recommencer ? A quoi bon ?". J'ai l'impression de passer beaucoup de temps à me demander d'ou viendra la prochaine feinte de passe, le prochain jet d'acide...


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Bonjour mon hirondelle de passage.... Tu viens te poser, chaque jour, sur le fil transparent que j'ai tendu à l'entrée de ma caverne avant de me plonger dans mon long sommeil hivernal. Les oiseaux sont toujours les bienvenus chez moi. J'ouvre un oeil, je te vois. J'entends, à travers mes paupières mi closes, le léger gazouillis de ton chant si  léger. Tu tournes la tête en tout sens et tu jettes des coups d'œil furtifs vers le fond de mon antre comme pour me dire: "Tu vois, je suis venue, je suis là... " Les premiers rayons d'un soleil printanier portent sur leurs nervures les notes caressantes et cristallines d'une mélodie que tu improvises, chaque jour, pour moi. Ce chant, à nul autre pareil, se glisse subrepticement dans mes songes, les habillant d'une jolie couleur vermeille, à l'image de ton joli plumage. J'en souris d'aise dans mon sommeil. Tu vois, les ours aussi, rêvent...

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Oui, j'appelle celle qui dans mes rêves n'est jamais, ni tout à fait la même, ni tout à fait une autre. Celle qui remplit mes nuits, celle au visage changeant, qui ne vieillit jamais. J'appelle celle avec qui j'étais bien, l'hiver, dans ce petit wagon rose avec des coussins bleus. J'appelle celle qui arpentait avec moi, à 18 ans, les tilleuls de la promenade. J'appelle Marina, mon elfe blanc qui a compris qu'il était temps pour elle de me laisser grandir... J'en appelle à tous ces visages que j'ai passionnément aimés et qui continuent de me suivre, chaque jour, chaque soir, chaque nuit.


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Il m'arrive encore d'avoir les larmes aux yeux quand Bambi devient orphelin, quand Mimi s'éteint doucement dans les bras de Rodolphe, quand ce chat sauvage se décide enfin, épuisé et meurtri, à passer le seuil de ma porte, pour y mourir, dans son coin, dans la nuit.


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Il est tard, ce soir....


J'écoute, les pores dilatés, Vincent et Mireille, dans les arènes d'Arles qui se regardent amoureusement en chantant « la chanson de Magali »...


"Ô Magali ma bien aimée, fuyons tous deux sous la ramée, au fond du bois silencieux...au fond du bois silencieux...La nuit, sur nous, étend ses  voiles...et tes beaux yeux vont faire pâlir les étoiles, au sein des cieux..."


C'était, la note bleue, d'une soirée d'hiver


Bonne nuit, les amoureux...


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Je ne suis pas un poète...


Je ne sais pas ce qu'est un poète... Sûrement un drôle de zèbre...


Je suis un ours. Un vrai. J'ai pleins de poils partout. Je dors tout l'hiver. Quand je me lève, Je râle, je grogne, je tourne en rond. Je me déplace en claudiquant en remuant mon gros postérieur.


Faites gaffe si je me dresse sur mes pattes de derrière. Éloignez vous !!!!


J'aime le miel, oui, mais à haute dose... Je m'en barbouille le museau en me pourléchant les babines.


Mes tartines à moi, sont des mots...


Seul le plaisir que j'ai à les à les manipuler, à les assembler, à les goûter, compte. Je les vois changer de couleur selon mon humeur et selon les saisons...


Ils rapetissent, se cachent, se font timides ou se gonflent d'orgueil, s'exhibant parfois sans pudeur, se faisant tentateurs....


C'est jouissif de les voir s'ignorer ou bien se reconnaître, de les voir se débattre, se contorsionner, se mélanger...


Souvent, je les ignore car je pense à autre chose, mais parfois, quand l'envie m'en prend, j'en chope un en rigolant et je le regarde.


Aussitôt ses copains affolés viennent à sa rescousse.... et se mettent à former des phrases pour attirer mon attention...


J'ouvre alors mes deux mains devant moi libérant mon prisonnier, pour voir ce qu'il va faire...


Alors, contents d'avoir retrouvé leur copain, les mots dansent une ronde folle.


Jusqu'à ce que je lève de nouveau ma grosse patte, et que j'en rechope quelques uns pour barbouiller, à nouveau, ma truffe gourmande...


Ah, je dis vraiment n'importe quoi... mais pardon, j'aime ça...


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Quand j'étais petit, puis adolescent puis jeune homme, lorsque j'avais envie de quelque chose, je n'hésitais pas. Je prenais.


Il m'est arrivé de faire 800 Kms en une nuit, juste parce que j'avais envie de revoir quelqu'un... (En général une fille, évidemment...)


Mais ma mère veillait au grain...Tant qu'il ne s'agissait que de caprices inoffensifs (de son point de vue), elle laissait faire.


Mais dés qu'elle sentait un parfum de danger, elle me bâillonnait. Oh, pas physiquement bien sur, mais c'était une maîtresse femme dans l'art de culpabiliser ses enfants.


Un art véritable...D'autant plus qu'il était inconscient et que c'était...pour mon bien, évidemment....


Ma mère m'a beaucoup aimé...à sa façon


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Facile mon Emile... Pour venir avec moi dans ma barque, et se laisser dériver sur l'eau de mon étang, il suffit de t'asseoir prés de moi, de fermer les yeux et de te laisser porter par son imagination... Non seulement tu verras les grenouilles et les canards papoter ensemble sur les nénuphars, indifférentes au bateau qui passe, mais tu entendras les hérons et les oies sauvages, te saluer au passage. Et puis aussi, tu feras connaissance avec plein d'autres habitants des marais...Les couleurs changent au printemps, Emile !... Les bruits deviennent musique !... Allez, viens avec moi, mon Emile ! Tirons nous d'ici ! Tu verras, ce sera chouette !!!!!........


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Mais je ne jouerai pas pour autant la facilité. Je ne m'attaquerai qu'aux fondations édifiées sur du sable. Aux faux semblants, à ce qui est branlant...Je respecte trop la sincérité et l'authentique pour détruire ce qui reste de sain dans ce monde pourri.


Je n'insisterai donc pas. Pas envie. Pas le temps. Je retournerai à ma houle, vous laissant patauger dans vos petites certitudes minables. Vous pourrez continuer de brasser de l'air !


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J'aime ma langue, le français, et le respect de l'orthographe est, pour moi, une règle de base. Aussi, quand je lis un texte plein de fautes, c'est comme si je trouvais un essaim de mouches mortes dans un plat. Et plus ce plat est appétissant,  plus ma grimace s'accentue...


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Publié dans La Gazette

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